Category: Livres,Romans et littérature,Littérature française
L'Arrestation Details
Grand dramaturge, Jean Anouilh est né à Bordeaux en 1910 et mort à Lausanne en 1987. Issu d??un milieu très modeste, fils d??un tailleur et d??une violoniste, il se passionne très tôt pour le théâtre. Un soir de 1928, émerveillé par la représentation de "Siegfried" de Jean Giraudoux, il décide de se consacrer à l??écriture théâtrale. Il devient le secrétaire de Louis Jouvet qui dirige la Comédie des Champs-Elysées et interrrompt ses études de droit. Son ?uvre est très abondante (quarante-cinq pièces dont une trentaine ont été montées et interprétées par les plus grands comédiens), passant du romantisme à un réalisme inquiétant ou mythique, du pessimisme à la fantaisie. Citons "Le voyageur sans bagage", "Leocadia", "L'Hermine", "Antigone", "Colombe", "L??alouette", "Ornifle", "L??invitation au château", "Le bal des voleurs".
Reviews
J'avais tellement aimé « Antigone » de Jean Anouilh, devenu pour moi une référence de premier plan, au point de l'avoir lu et relu (voir mon commentaire) que j'ai ensuite découvert et apprécié avec délectation toutes les pièces de l'auteur. Cela fait maintenant déjà presque vingt ans.J'ai donc eu l'idée, malgré le manque de temps, de relire « L'arrestation » en juin, qui me semblait correspondre à l'une des pièces de Jean Anouilh qui m'ont le plus marqué.L'atmosphère de cette pièce (que je continue toujours à lire comme si elle n'en était pas) recèle des points communs avec Antigone. Même insinuation subtile de ce qui va se produire, même sens de la tragédie, cette fois celle de la vie, qui est souvent un éternel recommencement, avec ses erreurs qui poursuivent ses détenteurs.Et un point commun avec beaucoup des pièces de Jean Anouilh, qui évoquent l'adultère, la bourgeoisie ou les petites gens, avec la même manière de manier la parodie et le sens de la critique acerbe et parfois crue, sans que l'on sache bien si c'est l'auteur qui exprime sa pensée ou s'il caricature celle des personnages.Toujours est-il que ce qui m'avait plu (même si j'ai éprouvé moins de plaisir à la relecture) est cet entremêlement des vies des trois personnages principaux, l'homme un peu plus âgé, le jeune homme et le petit garçon, dont on comprend bien qu'ils ne représentent finalement qu'un seul et même personnage, à différentes étapes de sa vie.Avec en filigrane ce destin digne des tragédies grecques, menant inéluctablement l'homme a commettre toujours les mêmes erreurs, pour ensuite les regretter lorsqu'il est trop tard, devenant lui-même la victime indirecte de ses propres actes, à moins que ce ne soit l'inverse.Et avec ici l'angle intéressant de l'évolution de la pensée au fur et à mesure de l'âge, qui conduit le personnage à une introspection de son être à travers les différents âges de sa vie, pour reconstituer le puzzle qui la constitue et s'interroger, avec le recul, sur la portée de ses actes et les analyser, à travers une démarche rédemptrice.Une savoureuse pièce, qui allie le caractère cru du langage et des actes de la vie à la subtilité de l'introspection qui y est portée.
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